Nicolas COQUERY
PPR 2020
Intervention par neurofeedback fNIRS contre l’hyperphagie émotionnelle : caractérisation cérébrale et comportementale
Prix Projet de Recherche
- Auteur : Nicolas COQUERY
- Centre de recherche : Inrae Université de Rennes
- Thème : Comportement alimentaire
Présentation, objectifs et résultats attendus
Présentation
Dans le cadre d’un précédent projet, nous avons pu mettre en évidence que de jeunes
femmes adultes normopondérales, confrontées à des situations émotionnelles négatives,
pouvaient présenter une consommation alimentaire excessive, ceci étant défini comme
hyperphagie émotionnelle (HE). L’HE peut être un facteur de risque à moyen terme, si
répétée, concourant à l’établissement de troubles des conduites alimentaire notamment
hyperphagiques, eux-mêmes pouvant mener à plus long terme à la mise en place de
pathologies liées à l’alimentation : désordres métaboliques, obésité, diabète de type 2.
Une intervention préventive pour limiter l’HE serait donc recommandée pour empêcher
l’établissement de ces pathologies. Le fait qu’une situation émotionnelle mal gérée
induise une augmentation momentanée de la consommation alimentaire suggère une
implication de structures cérébrales impliquées dans la motivation alimentaire (striatum
ventral), la récompense (noyau accumbens), mais aussi les émotions (amygdale), ainsi que
dans un contrôle cognitif défaillant notamment au niveau du cortex préfrontal (PFC). Par
conséquent, l’amélioration du contrôle cognitif, via une augmentation de l’activité du PFC
est une stratégie prometteuse pour l’amélioration de ces troubles. L’amélioration
contrôlée de la réponse du PFC par le sujet est réalisable par l’approche de
« neurofeedback », qui consiste à présenter le niveau d’activité du PFC au sujet et de lui
demander de l’augmenter de manière volontaire et autonome lors de sessions
d’entrainement répétées. Cette approche a déjà montré son efficacité dans le cas de la
régulation des émotions. Parmi les différentes modalités d’imagerie employées pour le
neurofeedback, la fNIRS est actuellement la plus facile et la moins coûteuse à mettre en
oeuvre. Pour l’instant, aucune intervention de neurofeedback via la fNIRS n’a été réalisée
dans le cadre de troubles du comportement alimentaire ou de l’obésité.
Objectifs et résultats attendus
L’objectif général de ce projet est d’évaluer l’impact positif d’une stratégie de « neurofeedback » ciblant le dlPFC sur l’hyperphagie émotionnelle, de l’amélioration de la réponse au « neurofeedback » via une ITB, et de caractériser les structures et processus cérébraux impliqués dans cette amélioration. Nous évaluerons par ailleurs si ces interventions n’ont pas un impact sur les processus centraux de récompense qui sont étroitement impliqués dans les addictions.