Odile Viltart

Présentation, objectifs et résultats attendus

Présentation

L’anorexie mentale (AM) est un trouble du comportement alimentaire associé à une
morbidité-mortalité élevée. Les mécanismes physiopathologiques sous tendant l’apparition et le maintien de comportements alimentaires restrictifs restent très peu connus à ce jour. Le maintien d’une euglycémie malgré une restriction des apports énergétiques et un maintien d’un haut niveau d’activité physique restent inexpliqués. Des récents travaux internationaux mettent en lumière la place importante du métabolisme glucidique dans la vulnérabilité au trouble alimentaire. L’AM est ainsi qualifié de trouble métabo-psychiatrique.

Objectif

Nous faisons l’hypothèse qu’une activité physique modérée permet le maintien de l’euglycémie en situation de dénutrition.

Méthodologie

Notre équipe mixte recherche/soins associe une équipe INSERM utilisant la modélisation animale et un centre de soin pour l’AM (30 lits d’hospitalisation dédiés, 70 places d’HDJ). Les nouveaux outils de mesures miniaturisés permettent une évaluation en milieu écologique dont l’acceptabilité est démontrée dans notre centre de soin (Fondation de France). Sur le plan clinique, nous étudierons le lien entre le niveau d’activité physique mesurée par électrocardiographie continue sur 72h en condition de vie normale et les variations glycémiques quotidiennes mesurées en parallèle par monitoring glycémique continu. Sur le plan préclinique nous exposerons des cohortes de souris à un protocole de restriction alimentaire chronique, bien établi au sein de notre équipe. A travers l’évolution de plusieurs facteurs centraux (hypothalamus) et périphériques (foie, intestin, muscle) en lien
avec la régulation glycémique, nous appréhenderons les mécanismes physiologiques qui
participent au statut glucidique.

Résultats attendus et perspectives

Ce projet s’inscrit dans un projet plus large où non seulement l’homéostasie
glucidique est ciblée, mais aussi l’impact de certains biomarqueurs comme la ghréline dans la modulation de ces altérations métaboliques. Ainsi l’ensemble des données, dans un contexte de recherche translationnelle menée au sein de notre équipe, a un aspect novateur dans la compréhension des mécanismes complexes d’interaction entre plusieurs organes pour la régulation de la glycémie. Ce travail participera, sur le plan sociétal et de la santé publique, à aider à une meilleure prise en charge des patients afin de limiter les rechutes et d’inscrire l’activité physique modérée comme un outil thérapeutique.